Dans l’autobus
qui me menait à l’Université d’Athabasca afin de faire face à un examen d’histoire
du Canada, le dernier examen afin d’obtenir mon baccalauréat, je me suis mis à lire
ma petite Bible que je trainais sur moi, une vieille Bible de 1904 que j’avais
achetée dans une « vente de feu » ̶ C’était effectivement des livres qui
avaient survécu au feu survenu dans une bibliothèque d’un bâtiment appartenant
aux Frères de Saint-Jean à Edmonton.
Je devais avoir 24 ans et, malgré le fait que j’avais été élevé dans la foi
chrétienne et que je savais par cœur chacune des paroles que le prêtre lisait
le dimanche, ma foi était plutôt chancelante. Lorsque la vie ne met sur notre
chemin que des roses, étrangement, après quelque temps, l’on se croit à l’abri
de tout, l’on se sent invincible. Ce
jour-là, la Bible avait pris place dans mes bagages parce qu’une crainte énorme
m’habitait, je voulais en terminer avec l’université, je ne pouvais réussir cet
examen seul. J’avais besoin d’aide. J’ai sorti la Bible et l’ai posée sur mes
genoux. Je me sentais comme quelqu’un
qui se prépare à essayer un nouveau shampoing dont on a longtemps vanté les
mérites. Puis, à mesure que je lisais, une paix profonde s’est installée, je
prenais plaisir à lire et… je suis tombé sur : « Remets tes
affaires à l’Éternel, et tes desseins seront affermis. » Proverbes 16 :3-4 C’était un signe. Pas de doute. Pourquoi ais-je douté? Ce n’est pas parce que je ne Lui fais de
place dans ma tête que Lui (ou ELLE) n’est pas dans ma vie.
Au fil des ans, ma foi a fait de la
haute voltige; elle s’est étiolée alors que nos jeunes traversaient les vagues
gigantesques de l’adolescence pour retrouver, plus récemment, une certaine
sérénité. Le temps me raconte des histoires d’un Petit prince qui apprivoise un renard et j’ai,
moi, le goût de croire que la vie nous porte dans ses mains et me laisse
apprivoiser par le souffle de Dieu qui apaise la douleur.
Depuis quelques semaines, chaque soir,
je prends de l’huile dans une petite bouteille sur ma table de chevet. Cette huile a été donnée à Lyne par une de
ses amies qui s’oignait de celle-ci à l’endroit précis où la maladie sévissait ̶ ais-je besoin de mentionner que ses maux sont
disparus et qu’elle est bien portante? ̶ Mon doigt touche à peine la surface du
liquide, une toute petite goutte y apparaît. Je m’approche de Lyne, l’embrasse,
dépose un baiser sur son sein droit, puis sur son sein gauche et viens dessiner,
tout doucement, à l’endroit où se trouve la tumeur, une croix et par-dessus un cœur. C’est ainsi, après avoir dit à Lyne que sa
tumeur est vraiment plus petite que la veille, que chaque soir l’on s’endort.
L’amour et la foi sont les deux
aliments anti cancer qui nourrissent l’âme humaine.
Marc
Marc
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