dimanche 30 décembre 2012

The recent me : Anna


Ah! Ma Lyne,  Mon Anna (C'est presque "Mon nanan") enfin ce "look" de blonde que j'attendais depuis si longtemps.  Pourquoi m'avoir fait languir à t'espérer ainsi, aguichante à souhait, telle Aphrodite devant Ephaïstos? Ma douce, que j'aime que tu te dévoiles ainsi, quelques heures avant que repose derrière nous 2012 et toutes ses épreuves. Lançons-nous mon amour, soyons fous! Approche mon aimée; tu entends ce ronronnement...non, ce n'est pas le chat de la voisine.  Quoi? Tu veux que je patiente quelques instants? Encore? Comment? Pourquoi? Ah! Le nouvel an! Oui, je l'écris à l'instant mon amour.

Bonne année à toutes nos amies et tous nos amis et à tous les membres de notre chère famille. Nous vous remercions sincèrement pour vos pensées, votre support, vos prières, vos douceurs, vos appels, vos commentaires sur le blogue et vos paroles si encourageantes. Que 2013 vous apporte santé, bonheur et sérénité.  Profitez de chaque instant qui passe, savourez comme du bonbon chaque minute de votre vie que vous partagez avec ceux que vous aimez...car, oui, "la vie est si fragile".

Oui, j'arrive Anna!!  OUPS!! Lyne


jeudi 27 décembre 2012

Une BELLE journée!


La veille de Noël, ma mère m’apprenait que ma grand-mère s’était cassé un pied. Comment est-ce possible de se casser un pied en fauteuil roulant? La préposée l’amenant rapidement pour son bain n’avait pas pris le temps de fixer le repose-pied du fauteuil et son pied s’est, dit-elle, glissé sous la roue. Quelle horreur ! « C’est ben mal cassé, affirmait-elle. J’en ai crié et pleuré un coup. » Mon grand-père aussi était dans tous ses états. Elle avait passé des heures à l’hôpital et devait se rendre dans une autre institution, à une heure de là, le lendemain, pour qu’on lui fasse un plâtre.

Ma mère et moi avons passé le reste de la soirée, et le lendemain, à nous inquiéter, nous imaginer le pire, nous culpabiliser d’être si loin et de les savoir seuls, et Dieu sait qu’on en voulait à la préposée. Le lendemain soir, ma grand-mère nous appelait pour nous dire : « J’ai passé la plus belle des journées! Il faisait beau sans bon sens, la route vers Amos était magnifique. Ils m’ont servi un beau repas dès mon arrivée et mon pied, et bien il n’est même pas cassé; je n’ai pas besoin de plâtre. Ils m’ont mis une belle botte qui vaut 125 $ et que je pourrai garder en souvenir! »

La morale de cette histoire : ne pas s’imaginer le pire, s’inquiéter, se culpabiliser dans des situations où n’avons pas toute l’information. Chacun a ses difficultés, où qu’il soit, et doit composer avec celles-ci du mieux qu’il le peut. Nous ne pouvons que prêter une bonne oreille, souhaiter ce qu’il y a de mieux et ensuite savoir se détacher de ce qu’on ne peut contrôler. Surtout ne pas s’empêcher de passer soi-même « la plus belle des journées! »

vendredi 21 décembre 2012

Phase deux


Le premier traitement au Taxol a été fort désagréable. On m’administre une dose élevée de Benadryl  pour contrer les risques d’allergies causée par le Taxol. Je me suis immédiatement sentie étourdie et endormie. J’avais des fourmis dans les jambes et cette sensation me donnait une envie de courir à toute allure dans le corridor, mais j’étais si droguée que l’idée de me lever me semblait un fardeau. Dieu merci, au bout des trois heures du traitement, ces effets se sont dissipés. Par contre, j’ai très peu dormi ces trois dernières nuits. Le Dr Bouganim insiste pour qu’on administre le Benadryl avant le traitement du 26 décembre. La dose pourra être réduite pour le traitement du 2 janvier.  

J’ai souvent souhaité, dans le passé, trouver des moyens pour briser la routine qui s’installe si facilement dans le quotidien. Je me rends compte, toutefois, qu’il y a une forme de routine saine qu’on gagne à maintenir. Pendant ces derniers mois, je me levais tôt, j’allais marcher presque immédiatement, j’écrivais, je peignais et j’arrivais à insérer toutes sortes de petites tâches entre ces activités. Il est facile de se laisser distraire par tout et rien, puis voilà que les activités qui nous font du bien prennent moins de place et il va de soi que l’on se sent moins bien.

Parmi les effets secondaires de cette deuxième phase des traitements, il y aura la fatigue et les douleurs musculaires. Nous savons très bien que le meilleur moyen de contrer la douleur et la fatigue est l’exercice. Pendant que j’écris ces mots, mon regard s’est tourné vers la fenêtre et j’ai perçu le vent fort, la pluie fine et la grisaille. Ça m’tente pas. Par contre, j’ai un DVD extraordinaire de QiGong Yoga de Nicole Bordeleau qui m’a été offert. Il s’agit d’une session d’exercice de 35 minutes qui se fait lentement et me permet d’étirer tous les muscles de mon corps dans une atmosphère douce et apaisante. Pour mon bien-être physique et moral, je m’engage, pour les mois à venir, à faire 30 minutes d’exercice par jour, au moins 5 jours par semaine. Si le temps le permet, j’irai marcher. Sinon, je ferai le Qi Gong. J'espère que, disons dans un mois, je pourrai vous dire que j'ai atteint mon objectif.

dimanche 16 décembre 2012

L'espoir

Cette année, j’apprécie particulièrement la période de l’avent qui pour les chrétiens représente la période de la préparation de la venue du Christ. Depuis novembre, la grisaille, les journées courtes, la pluie, le froid et le vent se sont installées dans nos vies. Depuis les époques païennes, des réjouissances s'organisent durant ce temps de l'année, manifestant la volonté des hommes de conjurer la peur de rentrer dans une maison morte plongée dans la nuit et l’arrivée effrayante de longues nuits. Le symbole principal de l’avent est sans conteste la lumière qui chasse l’obscurité, mais aussi représente l’espoir et la lutte contre le mal, la souffrance, l’impuissance. L’attente de Noël se transforme en célébration de la lumière et de la fécondité. Les jours sombres se remplissent de lumières. Des symboles religieux qui, lorsqu’on s’y arrête, contribuent à modérer la frénésie de Noël telle qu’on la connaît pour en faire une expérience significative et transcendante comme elle se doit d’être.  




vendredi 14 décembre 2012

Le magasinage


Nous vivons dans une société qui ne valorise que l’agir et nous encourage à fuir tout sentiment d’inconfort physique et psychique. Dans la presse d’il y a quelques semaines, on parlait du magasinage comme d’une drogue douce. « Dans la société de consommation, acheter est devenue une drogue socialement acceptable. » On décrit les acheteurs compulsifs comme étant des gens qui ont une carence affective, qui magasinent pour combler un manque. Ils vont acheter comme d’autres prennent de l’alcool. Mais contrairement à la drogue ou l’alcool, le magasinage est valorisé. Même le gouvernement incite à acheter pour stimuler la croissance économique. Les enfants apprennent à développer l’habitude de penser : quand ça ne va pas, quand je suis triste, je vais magasiner pour combler le vide. Ainsi, les entreprises vendent du bonheur.

Ma fille Léah me disait lors d’un souper en tête à tête récemment « Maman, je ne veux plus que tu me demandes ce que je souhaite avoir pour Noël. Cette fête que je vois de plus en plus comme un simple prétexte à la consommation me déplaît de plus en plus. Cela devrait être un moment ou le but est d’être ensemble, en profiter pour échanger de petits cadeaux peu dispendieux qu’on a pris le temps de choisir pour le plaisir de donner à ceux qu’on aime. » Je suis reconnaissante pour ta sagesse, chère Léah.

Le cancer a certainement un impact sur nos vies, physiquement et affectivement et il aura sans doute aussi un impact économique. Suite aux 16 semaines de prestations gouvernementales pour un congé de maladies se terminant en janvier, je ne recevrai pas un sou pendant les mois, voir l’année où je composerai avec la maladie. Cela fait en sorte que l’on doive évaluer clairement notre budget et surtout, déterminer quelles sont nos priorités et éliminer tout superflu. Je souhaite choisir de voir cette occasion comme un beau défi : s’en tenir à l’essentiel, à ce qui compte. Concentrer notre attention sur nos vrais besoins et voir à les combler avec du vrai.

lundi 10 décembre 2012

Les plaisirs de l'enfance



Le mercredi, c'est la fête. C'est le jour où je vais chercher à la garderie Zoé et Mya, les filles de Malika. Pas tous les mercredis, on attend que les effets du traitements se soient un peu dissipés avant de faire la fête, mais disons que nous anticipons tous les quatre ce moment avec une certaine impatience à laquelle s'ajoute une pluie de sourires.  Quel plaisir nous a fait l'appel de Malika la semaine dernière; elle nous disait que les filles avaient fait une petite crise le matin disant ne pas vouloir aller à la garderie, elles voulaient plutôt aller, et je les comprends, chez grand-maman Lili et grand-papa. Ça met un sourire dans le cœur pour des jours et des jours d'entendre ces mots.

On a passé la soirée à s'amuser, à rire, à danser, à se chatouiller, on a mangé des nouilles (que grand-papa essayait de nous voler même lorsqu'elles pendaient sur le bord de nos lèvres) et des légumes (il faut toujours des légumes), mais surtout des framboises; on prenait plaisir à insérer notre petit doigt bien au centre avant de les faire disparaître et les entasser dans notre bouche.

Puis il y a eu l'heure du bain, et les sauts sur le lit avec Lili avant de mettre les pyjamas.

Au moment du départ, les bisous, des câlins et des "je t'aime" qui  résonnent longtemps après leur départ.

Merci pour ces deux anges qui prennent si bien soin de nous et qui nous apprennent le précieux du moment présent.



 "…les enfants ont un privilège : on ne leur demande pas de justifier leur existence.  On ne demande pas à un enfant ce qu’il fait dans la vie.  On le sait bien : il joue, il pleure, il rit.  Il vit – 
 et ça suffit pour vivre…"

La merveille et l’obscur de Christian Bobin