lundi 25 mars 2013

Le silence monastique


En route vers Boston, je craignais que nous ayons dû annuler notre voyage. Marc se remettait à peine d’une pneumonie, moi d’une grippe. La lourdeur dans mes jambes m’empêchait de marcher plus d’une quinzaine de minutes à la fois et me tenir debout sur place plus de quelques instants me semblait quasiment impossible.  Marc a tout de même eu l’idée géniale de partir une journée précédant la tempête de neige prévue; une journée donc, pour se reposer dans un hôtel, et une autre pour visiter un coin choisi de la ville, quelques galeries d’art et sites historiques. Nous étions maintenant prêts à nous rendre à notre destination principale, le monastère de Cambridge (SSJE) où nous allions passer quatre jours.  

En faisant la tournée du monastère dès notre arrivée, Tom nous avise que notre chambre, la seule avec un grand lit, donne sur la chapelle et, que allions ou non à la messe, il serait impossible de ne pas l’entendre. Nous avons tout de suite découvert que derrière les portes de ce qui semblait d’abord être un grand placard se trouvait un tout petit balcon de pierre situé sur le haut du mur intérieur de la chapelle et révélait une vue stupéfiante sur l’ensemble de celle-ci.

Quatre journées de silence presque complet, même au moment des repas en compagnie des moines. Quatre jours à entendre, cinq fois par jour, à compter de six heures le matin, les psaumes chantés par les moines. Je suis tombée, par hasard, au bout de quelques jours, sur un livre magnifique de Thomas Merton sur la prière contemplative à la bibliothèque du monastère. En référant à des textes anciens sur le sujet, il parle beaucoup du silence et de la méditation, mais nous incite à aller plus loin dans une démarche de prière simple, primitive même, qui émane du cœur. Les moines de ce monastère respectent donc les traditions monastiques des premiers moines du douzième siècle, les moines du désert, dont les prières étaient basées sur les psaumes. Avec l’assistance et la générosité de quelques-uns des moines nous ayant initiés à leur pratique, nous avons eu la chance d’écouter surtout et de participer à ces chants simples et touchants que sont les psaumes. Après la prière du soir, alors que régnait à nouveau le silence, nous prenions plaisir à nous blottir sur notre petit balcon de pierre afin de prendre le temps de penser à chacun de nos enfants, nos familles et nos amis, afin de leur envoyer de l’amour et de la paix. Il faisait bon de s’endormir.


samedi 16 mars 2013

Fin de traitements


J’attends depuis des semaines la fin de ces traitements et m’y voilà enfin, mais cela ne signifie pas pour autant la fin, du jour au lendemain, de tout ce qui m’accable à cause de ce cocktail de médicaments qui agiront en moi pendant le prochain mois tout au moins. Je me permets de m’apitoyer sur mon sort; j’ai ben le droit. D’abord, j’ai mal à peu près à tous les muscles de mon corps. J’ai les jambes tellement lourdes que faire mon Qi Gong une trentaine de minutes me demande un bon effort. Lorsque je reviens d’une marche, je dois ralentir le pas en montant la « côte » que je n’avais jamais jusqu’à maintenant remarquée et reprendre mon souffle. J’ai certainement pris du poids, mais je peux vivre avec ça. J’ai toutefois de la difficulté à regarder mon visage enflé et rougi – j’ai même le tour des yeux rouge et bouffi! Maintenant, je dois composer avec un gros orteil infecté et prendre le temps de me tremper les pieds dans une solution désinfectante. Depuis plusieurs jours, Marc traite une pneumonie. Voilà que depuis hier j’ai moi aussi mal à la poitrine et je commence à tousser. Nous avons prévu, il y a quelques mois, une retraite dans un monastère de Boston suivant mes traitements. Le départ est prévu pour mardi, c'est-à-dire la semaine prochaine. Si nous n’allons pas mieux, il faudra remettre le voyage.

Mettons que, en ce moment, il m’est difficile de demeurer positive. Ça va tu arrêter maudite marde!? Je veux retrouver ma santé, je veux vivre! Ça va passer, je le sais ben, mais pour aujourd’hui, je suis en tite boule.