Le ménage
La maison de ma grand-mère était immaculée. On pouvait y
manger sur le plancher disait ma mère. « On est pauvre pis on a souvent de
la misère, disait ma grand-mère, mais c’est propre pis on mange ben ». Et son
repassage, impeccable; elle repassait jusqu’aux sous-vêtements! Je ne lui
arrive pas à la cheville en ce qui a trait au ménage et je ne repasse presque
jamais. Pour éviter que les vêtements soient froissés, je les sors
immédiatement de la sécheuse dès qu’elle s’arrête.
Je dois pourtant admettre que j’ai reçu une part de cet
héritage. Je ne peux supporter le désordre et le chaos. La seule chose
qui nous distingue ma grand-mère et moi, c’est qu’elle faisait du ménage une
carrière avec beaucoup d’heures supplémentaires et très peu de pauses. Moi, je
fais mon petit ménage le samedi matin, mais les grosses affaires, je les fais
quand je suis stressée ou anxieuse. Lorsque se présente une situation
préoccupante, je me transforme en cyclone et je fais la tournée de la maison,
amassant tout sur mon passage. Quand Marc et les enfants n’arrivaient pas à
trouver quelque chose, ils étaient toujours persuadés que c’était moi la
coupable et que j’avais dû m’en débarrasser lors de ma grande tournée.
Je me suis tout de même calmée avec le temps. À force de me
répéter que je dois accepter les choses que je ne peux changer, j’ai fini par en
comprendre la sagesse. Je suis reconnaissante (et Marc aussi) d’en être au
point où je peux, dans un moment de tension, prendre une bonne marche en
respirant profondément, faire de la méditation, et surtout, fixer mon attention
sur le moment présent et en apprécier toute la splendeur.
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