dimanche 27 janvier 2013

Le sombre


Je demeure généralement positive. N’ai-je pas intitulé mon blogue « gratitude » ? Je me dis depuis le début de ce parcours que je ne dois pas me laisser abattre, me décourager où brouiller du noir. Je souhaite être reconnaissante pour le doux et le bon qui composent mes journées; pour mon compagnon extraordinaire qui me rappelle son amour à travers des milliers de gestes au quotidien … mais présentement, je me permets de dire que je me sens essoufflée, j’éprouve un moment de découragement. Il m’est difficile de regarder dans le miroir cette femme  au visage enflé que je ne reconnais pas, à sentir l’engourdissement de l’extrémité de mes orteils le soir venu. On m’avait avisé de ces « inconforts », mais je croyais pouvoir les éviter. Voilà que non. Je crains bien qu’ils s’accentuent, tel que prévu, comme la fatigue qui m’habite un peu plus chaque jour. Et il y a ces gens que nous aimons profondément et qui ne peuvent être là pour nous comme on souhaiterait tant qu’ils le soient, simplement parce qu’ils en sont incapables.

« Il nous faut un peu d’obscur pour bien voir, étant nous-mêmes composés de clair et de sombre »
Christian Bobin  

jeudi 24 janvier 2013

Pas de nouvelle, bonnes nouvelles

Une mise à jour s'impose en cette fin janvier, à mi-chemin de la seconde série de traitements au taxol.  Il ne reste que 6 semaines avant la fin des traitements de chimio. Un traitement par semaine.  On y arrive! 

Ce "On" exclu ici la personne qui écrit, en l'occurence, moi, Marc, le compagnon de Lyne. Depuis le début de toute cette aventure, j'accompagne ma douce, au jour le jour, je fais mon possible pour alléger tant bien que mal le poid de la maladie. C'est cependant elle qui porte la maladie et le stress psychologique qui lui est associée.  Ça, je ne peux lui enlever. Paradoxalement, j'ai souvent l'impression que c'est elle qui allège mes jours, qui donne toutes ces couleurs aux heures que je passe à ses côtés. Ma Lyne est forte, elle est dynamique et ne se laisse pas abattre.  De l'extérieur, on pourrait croire que notre vie est triste et sombre à l'idée de ce cancer au-dessus de nous, à chacun de nos pas...et bien, non.  Lyne rayonne et nous vivons chaque jour quelque chose de vraiment très spécial.  Nos journées commencent normalement assez tôt (et oui, je dis nous, car je suis en sabbatique depuis le début de l'année). Un 30 minutes de Qi-Gong, suivi de notre déjeuner et d'une marche d'une heure. L'après-midi, c'est le départ dans la création.  Lyne s'installe dans son atelier, alors que je pars à la bibliothèque du quartier afin d'écrire.  Nous sommes tous les deux en période de création, de production, jusqu'au souper.  LE BONHEUR TOTAL!!  La soirée est laissée à l'inspiration du moment, il faut se laisser un peu de liberté.

Je vous entends crier: "ET les pleurotes?" Et bien, pour l'instant, rien de très concluant.  Malgré deux semaines où j'ai fait manger des pleurotes, des shitakes et des portobellos à Lyne, ses globules blancs ont continuer leur chute. Nous poursuivons tout de même sur ce régime anticancer...les effets se feront peut-être sentir sur le long terme. Nous sommes très confiants.

Pour ce qui est de la production de l'artiste.  Je m'excuse d'avoir un peu paressé durant les dernières semaines.  Lyne a déjà terminé une cinquantaine (50) d'oeuvres.  Je vous mettrai une photo d'ici la fin de la semaine.  Je vous disais qu'elle rayonnait, je pèse mes mots.  Ma Lyne est en feu sur le plan artistique.  Nous sommes allés visiter des galeries et autres endroits où il serait possible d'exposer et nous croyons bien qu'une exposition sera possible à l'automne.  Quoi de plus stimulant que d'avoir un tel projet!!

Et je vous laisse sur une petite pensée:

"Quand on aime quelqu'un, on a toujours quelque chose à lui dire ou à lui écrire jusqu'à la fin des temps."
Chrsitian Bobin (Geai)

 


mercredi 9 janvier 2013

Pleurotes pas pleurotes


J’ai reçu aujourd’hui le quatrième traitement du second protocole de chimiothérapie. J’en suis au tiers du nombre prévu de ce dernier. Il ne reste donc que deux mois de chimiothérapie. Je me sens positive, même si pour la deuxième semaine consécutive, mes globules blancs sont à la baisse. Si leurs nombres diminuent en deçà d’une quantité indiquée, il se pourrait que je sois forcée de prendre une pose de la chimiothérapie de manière à donner la possibilité aux globules blancs de se régénérer plus rapidement faute de quoi on me ferait des injections facilitant ce processus de régénérescence.

Je me suis mise à la relecture d’Anticancer, ce livre extraordinaire de David Servan-Schreiber que j’avais lu l’été dernier. À la suite d’une période des Fêtes où j’ai fait certains écarts dans mon alimentation, il s’avère que c’est une lecture motivant résolument la prise en charge de ma santé physique et mentale, et je le recommande fortement à tous. Il s’agit pour moi d’une bonne révision de tous les aliments anticancers liés au cancer du sein, entre autres, mais aussi de la découverte de certaines informations qui m’avaient échappé.

Malgré les soins attentifs prodigués par les spécialistes, malgré leur patience et leur gentillesse face à des personnes confrontées au plus grand désarroi, les réponses obtenues aux questions portant sur l’alimentation sont tout à fait stéréotypées : « Mangez ce que vous aimez. De toute façon, ça ne fait pas une grosse différence. » Il est pourtant incontestable que le nombre de femmes orientales souffrant d’un cancer du sein, entre autres, est beaucoup moins élevé que chez les femmes occidentales, et il a été prouvé que la cause en est largement liée à l’alimentation. À l’hôpital, on m’a dit qu’il n’y avait rien à faire pour accroître le nombre de mes globules blancs. Servan-Schreiber affirme pourtant que dans des études universitaires japonaises, les patients qui reçoivent des extraits de champignons voient le nombre et l’activité de leurs globules blancs augmenter notablement, y compris à l’intérieur même de la tumeur. Anticancer affiche un magnifique tableau de différents champignons agissant sur la croissance des cellules du cancer du sein, avec les pleurotes en tête. Je connais de nombreux aliments anticancers figurant depuis des mois dans mon alimentation quotidienne, mais je miserai dorénavant sur les facteurs synergiques des aliments. Consommer, par exemple, du thé vert avec des pleurotes au même repas, augmentent les propriétés bénéfiques de ces aliments. Et pourquoi ne pas y ajouter un morceau de chocolat noir!

Si certains disent que les résultats de telles et telles recherches ne sont pas prouvés, il est tout de même parfaitement établi que le type d’alimentation que j’adopte ne fait courir aucun danger à ceux qui le suivent et entraîne, au contraire, des bienfaits pour la santé qui dépassent largement le cadre du cancer. Ce qui signifie qu’au minimum, en suivant ces principes, on se fait beaucoup de bien. Je vous tiendrai au courant de l’effet de ma consommation de pleurotes sur le niveau de mes globules blancs.



Bonne année 2013 à tous!!