La veille de Noël, ma mère m’apprenait que ma grand-mère s’était
cassé un pied. Comment est-ce possible de se casser un pied en fauteuil roulant?
La préposée l’amenant rapidement pour son bain n’avait pas pris le temps de
fixer le repose-pied du fauteuil et son pied s’est, dit-elle, glissé sous la
roue. Quelle horreur ! « C’est ben mal cassé, affirmait-elle. J’en ai crié
et pleuré un coup. » Mon grand-père aussi était dans tous ses états. Elle
avait passé des heures à l’hôpital et devait se rendre dans une autre
institution, à une heure de là, le lendemain, pour qu’on lui fasse un plâtre.
Ma mère et moi avons passé le reste de la soirée, et le
lendemain, à nous inquiéter, nous imaginer le pire, nous culpabiliser d’être si
loin et de les savoir seuls, et Dieu sait qu’on en voulait à la préposée. Le
lendemain soir, ma grand-mère nous appelait pour nous dire : « J’ai
passé la plus belle des journées! Il faisait beau sans bon sens, la route vers
Amos était magnifique. Ils m’ont servi un beau repas dès mon arrivée et mon
pied, et bien il n’est même pas cassé; je n’ai pas besoin de plâtre. Ils m’ont
mis une belle botte qui vaut 125 $ et que je pourrai garder en souvenir! »
La morale de cette histoire : ne pas s’imaginer le
pire, s’inquiéter, se culpabiliser dans des situations où n’avons pas toute l’information.
Chacun a ses difficultés, où qu’il soit, et doit composer avec celles-ci du
mieux qu’il le peut. Nous ne pouvons que prêter une bonne oreille, souhaiter ce
qu’il y a de mieux et ensuite savoir se détacher de ce qu’on ne peut contrôler.
Surtout ne pas s’empêcher de passer soi-même « la plus belle des journées! »
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